jeudi 14 avril 2011

Antinomie

Qui oserait parler des « danseurs étoile du XV de France », ou de la « légèreté du cassoulet » ? Les professionnels du marketing de l’UMP ont, eux, réussi ce tour de force : associer « centristes » et « UMP ». Et la presse, bonne fille, de reprendre régulièrement cette appellation « centristes de l’UMP ». On ne sait pas bien ce qui les distingue des autres, à l’UMP. Ils votent les mêmes textes, cautionnent la même gouvernance (on ne va pas s’étendre ici sur les lois sécuritaires, le bouclier fiscal, les restrictions dans le domaine de la santé ou de l’éducation, le bling-bling,…) en participant au même gouvernement.

A l’UMP, point de centristes, mais des hommes et des femmes de droite (ce qui est d’ailleurs tout à fait respectable comme l’est tout autant l’engagement des femmes et des hommes de gauche et du centre). Au centre, c’est devenu un grand fourre-tout, un vaste foutoir voulu par Sarkozy . Entre Modem, « nouveau centre », Villepinistes ou gauche moderne, et maintenant, radicaux de JL Borloo.

Le Modem, c’est, au départ, un rassemblement de militants centristes, sans élu, qui, convaincus que le choix de Nicolas Sarkozy n’était pas le bon pour la France, ont résisté à la politique politicienne en affirmant ainsi l’indépendance de leur mouvement. Aujourd’hui, c’est un parti politique qui tente de survivre à la politique d’anéantissement menée par l’UMP et rattrapé par les réalités de la vie politique locale, entre alliance avec la gauche et avec la droite selon les projets et les personnalités.

Le Nouveau centre, c’est, au départ, un rassemblement d’élus (par des votes centristes) qui ont cédé au chant des sirènes et ont emboîté le pas à Nicolas Sarkozy avant le deuxième tour de l’élection présidentielle pour conserver leur place. Aujourd’hui, c’est un parti politique qui tente de s’extraire des conditions honteuses de sa naissance, pour, profitant des excès droitiers de l’UMP, sortir de son rôle de supplétif attitré. Jean-Louis Borloo a été sans discontinuer, pendant 9 ans, ministre de J. Chirac puis de N. Sarkozy sans jamais s’opposer dans aucun domaine aux décisions prises. Ministre d’Etat, ex-n°2 du gouvernement de Nicolas Sarkozy, qui lui a refusé le poste de Premier Ministre récemment, il veut maintenant s’affranchir de ce dernier (devenu impopulaire), depuis qu’il n’est plus dans l’exécutif.

Aujourd’hui, Marc-Philippe Daubresse, pseudo-centriste, numéro 2 de l’UMP, ex-ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy pendant quelques mois, continue à prêter allégeance à Nicolas Sarkozy. Pourquoi ?? Un nouveau poste ministériel, la direction de l’UMP ??? On s’interroge : lui qui se dit ami de JL. Borloo, « Sarko ascendant Borloo » même, du centre à l’intérieur de l’UMP alors que JL. Borloo et d’autres prétendent refaire un centre à l’extérieur. Difficile d’être à la fois à l’intérieur et à l’extérieur ! De l’acrobatie pour contorsionniste.

C’est la quadrature du Centre !! Il faut pourtant lui reconnaître cette fidélité à Nicolas Sarkozy … pour le moment. Lui restera-t-il fidèle (« fidélité politique » étant une autre antinomie habituelle de certains discours) et jusque quand ? Les quelques mois qui nous séparent des élections présidentielles ne manqueront pas de rebondissements, d’alliances et de désunions….

Les élus et les membres d’Ambition pour Lambersart demeureront, quand à eux, fidèles au service de Lambersart et des Lambersartoises et Lambersartois, entre gauche et droite, avec bonne volonté et engagement, sans hypocrisie ni compromission.

3 commentaires:

Ljp a dit…

bravo pour cette analyse précise et pour votre engagement loin des petites affaires politiciennes où les intérêts personnels priment sur l'intérêt général.

Pierre a dit…

Bonjour,

Excellent « la quadrature du centre ».

Au sujet des antinomies, votre article me fait penser à cet « élu d’opposition » Lambersartois issu de la liste socialiste et qui a voté le budget municipal avec la majorité UMP et contre l’avis de ses colistiers Socialistes (Voix du Nord du 16/04/2011).
D’une part cela me fait penser de plus en plus à l’UMPS.
D’autre part, contrairement à ce qu’affirme Monsieur Daubresse la fiscalité à Lambersart a augmenté ces dernières années. Certes les taux d’imposition n’ont pas augmenté cette année mais la dette de Lambersart a augmenté. Tôt ou tard les crédits devront être payés et, si ce n’est pas cette année ce sera dans quelques années. La fiscalité augmentera majorée des intérêts. Dire que la fiscalité n’augmente pas à Lambersart c’est, à mon humble avis, maquiller la réalité. Cela nous coutera beaucoup plus cher dans quelques années, c’est du « raquette à retardement ».

Anonyme a dit…

Les travaux des logements sociaux au Pacot vont nous coûter très très cher !