dimanche 15 novembre 2009

Le devoir de mémoire associé au plaisir d’une visite !

Comme chaque année, à l’occasion de la Commémoration de l’Armistice de 14/18, le 11 Novembre, la Municipalité fait porter, la veille, aux anciens combattants ou à leur veuve des petites douceurs à celles et ceux qui ne peuvent assister au traditionnel banquet.

Article paru dans La Voix du Nord le 11/11/2009

Marie-Louise avait 3 ans en 1918, elle se souvient d'un officier allemand...

Les 95 printemps de Marie-Louise Desplanques n'ont en rien altéré sa vivacité... ni sa mémoire.

Son mari était mobilisé en 1939. Fait prisonnier en 40, il ne revint que cinq ans plus tard. Elle-même est née en 1915. Marie-Louise Desplanques, une Lambersartoise, avait trois ans au moment de la fin de la Première Guerre mondiale. Des souvenirs de cette période restent gravés dans la mémoire de cette délicieuse vieille dame. Nous étions chez elle hier matin.
PAR PHILIPPE LEROUX

Douze coups ne vont pas tarder à sonner à l'horloge. Thérèse Dupont et Bernard Coffyn, conseillers municipaux, Francis Hessel, président de la FNACA, sonnent à la porte de Marie-Louise Desplanques. Elle ne pourra pas être au banquet du 11 Novembre. Alors, comme pour d'autres dans le même cas à Lambersart en cette veille de commémoration, ils sont venus apporter chocolats, « bulles » et cyclamen offerts par la ville.
« C'est gentil de penser aux anciens », lance doucement Marie-Louise, tout sourire, ravie de la visite. « J'ai 95 ans. Jamais je n'aurais cru que j'irais jusque-là ! Ce qui m'ennuie, c'est que je rapetisse. » Le grand âge venant, elle s'est voûtée en effet. Mais a gardé le souci de sa mise. Au moment de la photographie, elle enlèvera son tablier. La Grande Guerre... C'est loin tout ça, mais la mémoire est intacte. Elle avait trois ans en 1918. Elle habitait Fives, se souvient de la locomotive qui allait « prendre les rails », se souvient de ce passage d'un régiment de soldats allemands prisonniers. Et puis, il y a cet officier. un Allemand là encore, mais avant la défaite de son pays. La mémoire de Marie-Louise est d'une remarquable précision : « Un jour, il avait réuni les enfants de la rue Malesherbes, à Fives, dans un estaminet. Il nous a donné une tartine avec de la confiture. Je n'avais encore jamais vu de confiture... Je revois la couleur de l'estaminet, et je vous assure qu'on a dégusté notre tartine. En plus, on a eu de la limonade. » Les yeux brillants, la Lambersartoise continue sur le chemin de ce temps lointain : « Il était bel homme. Il s'appelait Jean. Quand il voyait une maman avec des enfants, il s'arrêtait toujours, se baissait pour leur parler. Ça lui rappelait les siens, qui étaient quatre. » De la journée du 11 novembre 1918, elle n'a pas de souvenirs. En revanche, elle n'a pas oublié le retour de son père : « Il avait épousé ma mère en 1914, le 31 juillet. En septembre, il a été déporté. Quand il est rentré en 1918, il ne me connaissait pas. À la maison, il y avait une photo de lui.
Quand je l'ai vu en vrai, j'ai dit "C'est le même papa que sur la photo". » Un peu plus de vingt ans après, c'est le futur époux de Marie-Louise qui partait : « C'était le 24 août 1939. On s'est mariés le 30 mars 1940, pendant une courte permission. Le 2 avril, il repartait. Je ne l'ai revu que le 8 mai 1945. Avant la guerre, il était grand et fort. Il est revenu maigre comme un clou... »



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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très belle démarche. Il est bon de se souvenir et de le dire simplement.

Félicitations à vous trois
André