Du bon usage des chiffres, et de l’art de la communication…

Les foyers lambersartois sont actuellement en train de recevoir un tract de la liste Lambersart-Passionnément dans leur boîte aux lettres. Après la « News » mensuelle, le magazine municipal trimestriel, la lettre du Sivom (toutes publications objectives et jamais utilisées pour se mettre en avant), et avant la revue du Député (financée « spontanément » par les entreprises du secteur, qui sont invitées à y placer quelques pages de publicité), est-ce une nouvelle occasion de montrer sa photo aux électeurs ? Honni soit qui mal y pense ! C’est juste pour effectuer un bilan de l’année écoulée, et asséner que plus de la moitié du programme électoral de 2008 a « déjà »été réalisée. On aurait d’ailleurs pu parler de 2/3 du programme, puisque celui-ci comportait 60 points, et que le bilan en énonce 40. La modestie de la grandeur sans doute.
Lorsque l’on se penche sur ce bilan, il convient de préciser ces deux vérités :

Historique tout d’abord : sur les 60 points du programme initial, 25 provenaient (presque mot pour mot) du programme de l’association « Lambersart en mouvement », qui, pour prix de sa peine, a obtenu 2 élus (mais Carine Kotchine ayant dû, pour des raisons familiales, partir sous d’autres cieux, ne reste qu’Antoine Diers). Notons que ces 25 propositions sont les plus pragmatiques et concrètes du programme. Les 35 propositions restantes sont, pour la plupart, issues du célèbre « agenda21 », initié en 2006. On y retrouve des phrases fortes, qu’on n’oserait qualifier de langue de bois, telles que « la contribution au bien-vivre de nos aînés » ou « l’aide à la famille, aux personnes en difficulté ou à mobilité réduite ». Il n’y a pas plus concret, et que ceux qui sont opposés au bien-vivre des aînés, ou au soutien aux personnes handicapées lèvent le doigt. C’est néanmoins le programme qui a été choisi par les Lambersartois, dont acte.

Comparative ensuite : sur les 40 points du tract distribué, 16 ne figuraient pas dans le programme de 2008. Ce sont certes des réalisations effectuées (« la réalisation et la mise sur le net de l’agenda 21 », les caniparcs, les city stades, Lambersart-plage…), mais qui, dans le cadre d’un bilan comparatif, n’ont rien à faire là. Restent donc 24 idées du programme initial, qui auraient déjà, en moins d’un an, été mises en place. Ainsi en est-il de la maison de l’emploi, de la rénovation urbaine du Pacot, du micro-crédit social, l’institution d’une cérémonie solennelle de remise de la carte d’électeur aux jeunes majeurs… Ces initiatives existaient, ou étaient engagées depuis plusieurs années ; se réjouir de leur réalisation, c’est comme se féliciter que, cette année, Noël tombe en décembre. On ne parlera pas des travaux de voirie, qui, lorsqu’ils sont réalisés, sont mis à l’actif de la municipalité, et lorsqu’ils traînent en longueur, « c’est du fait de la Communauté Urbaine ». Il faut noter enfin que sur les 25 projets concrets de « Lambersart en mouvement », seuls 4 ont été initiés, d’après les propres relevés de cette association (on visitera avec intérêt leur site internet).

Vous ne serez pas surpris que nous ne nous joignions pas aux « hourra » des thuriféraires de la majorité actuelle, mais nous sommes forcés d’admettre que la capacité à communiquer autour des mêmes sujets, mois après mois, est une qualité indéniable de l’équipe en place. N’ayant pas les mêmes facilités, tant sur le plan de l’autocongratulation que sur le plan des finances (certains ajouteront bien entendu que c’est sur le plan des idées que nous n’avons pas les mêmes facilités), notre force de frappe est bien moindre. Puisse ce blog continuer à vous informer !